Introduction

La maladie diverticulaire colique est une affection courante, particulièrement chez les personnes âgées, caractérisée par la présence de diverticules, de petites poches, sur la paroi du côlon. Bien que souvent asymptomatique, elle peut entraîner des complications telles que la diverticulite et des saignements. Cet article explore les causes, les symptômes, les traitements et les options chirurgicales associés à cette condition.

Qu'est-ce que la Diverticulose Colique?

La diverticulose colique est définie par la présence d'une ou plusieurs diverticules (petits sacs) au niveau du côlon. Ces diverticules sont des hernies de la muqueuse colique à travers la paroi musculaire, résultant de zones de fragilité. En vieillissant, et d’autant plus en cas de régime pauvre en fibres, plusieurs petites poches ou hernies appelées diverticules peuvent se former au niveau de la paroi du gros intestin, généralement au niveau de son dernier segment (le côlon sigmoïde). Elles sont le résultat d’une anomalie dans les couches muqueuses et musculaires intestinales. Les couches internes font saillie vers l’extérieur. Ces poches mesurent généralement entre 5 et 10 mm de diamètre, bien que certains puissent atteindre une quinzaine de centimètres.

Causes et Facteurs de Risque

L’origine exacte d’une diverticulose est souvent méconnue, mais plusieurs facteurs favorisants peuvent être évoqués. La diverticulose du côlon est une anomalie anatomique du gros intestin qui se développe avec l’âge. Des petites poches, appelées diverticules, se forment sur la surface extérieure du côlon. Ces diverticules sont en fait des hernies : elles apparaissent lorsque la pression à l’intérieur du côlon pousse le revêtement intérieur du côlon au travers de zones de fragilité de la paroi musculaire. L’intestin est formé de trois couches distinctes. Les vaisseaux sanguins qui transportent l’oxygène, le dioxyde de carbone et les nutriments assimilés par l’intestin pénètrent la musculeuse depuis l’extérieur du côlon pour irriguer la muqueuse.

  • Régime alimentaire: Un régime pauvre en fibres est souvent associé à un risque accru de diverticulose.
  • Sédentarité: Le manque d'activité physique peut contribuer à la formation de diverticules.
  • Surpoids et obésité: Les individus en surpoids ou obèses sont plus susceptibles de développer des complications liées à la diverticulose.
  • Tabac: Le tabagisme est un facteur de risque connu.
  • Médicaments: Certains médicaments, comme les corticoïdes, les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) et les traitements de chimiothérapie, peuvent favoriser les complications infectieuses.

Prévalence

En Europe, environ 30% des personnes de plus de 60 ans souffrent de diverticulose colique. La fréquence de la diverticulose augmente avec l’âge, touchant plus de 60 % des plus de 45 ans. La diverticulose colique est une pathologie fréquente dont la prévalence est d’autant plus élevée que l’âge augmente. Elle touche seulement 5 % des moins de 40 ans, mais plus de 60 % des plus de 45 ans. Avec l’avancée en âge, les diverticules ont tendance à se multiplier sur la paroi colique. La diverticulose colique désigne ces anomalies anatomiques, un phénomène bénin qui touche 50 % des plus de 70 ans.

Symptômes

La plupart du temps, une diverticulose colique est asymptomatique. Chez environ les trois quarts des personnes concernées, la diverticulose du côlon ne provoque pas de symptômes et, en particulier, n’est pas à l’origine de troubles fonctionnels de l’intestin (de type syndrome du côlon irritable). Aussi les circonstances du diagnostic sont souvent fortuites, à l’occasion d’un examen radiologique ou d’une coloscopie réalisée suite à des troubles du transit (constipation…) ou pour la recherche d’une tumeur. Cependant, environ 25 % des personnes peuvent développer des symptômes ou des complications. Les signes d’alarmes sont ceux qui font craindre une complication des diverticules comme une douleur au niveau de la fosse iliaque gauche (région de l’abdomen située à gauche en bas de l’ombilic) brutale ou inhabituelle, très intense, accompagnée de fièvre pas forcément très élevée et éventuellement de troubles du transit et de signes urinaires.

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Diverticulite

Un des problèmes les plus courants est la diverticulite, une inflammation ou infection d'un ou plusieurs diverticules. Parfois qualifiée d’appendicite gauche, les symptômes les plus courants de la diverticulite sont, dans 90 % des cas, des douleurs dans la partie gauche basse du ventre, la fièvre chez un patient sur 2, et des troubles du transit (constipation). Une douleur est ressentie en bas à gauche de l’abdomen, avec souvent de la fièvre (cela ressemble à une appendicite à gauche). Du pus peut s’accumuler et former un abcès autour du diverticule enflammé. Dans les cas les plus sévères, il peut se former un abcès sur la paroi du gros intestin, voire une perforation. Les diverticulites, diverticules inflammés, peuvent perforer soit sous forme d’abcès : infection localisée au contact du côlon, soit sous forme de péritonite (inflammation et/ou infection du feuillet qui entoure les organes dans le ventre).

Hémorragie Diverticulaire

Les diverticules peuvent saigner, entraînant une émission brutale de sang rouge par l’anus (rectorragie). En dehors des infections, les diverticules peuvent saigner (hémorragie), le plus souvent sous la forme d’une émission brutale de sang rouge par l’anus (rectorragie).

Autres Complications

D’autres complications peuvent survenir comme des fistules (communication du côlon avec un organe de voisinage tels la vessie, l’intestin grêle ou le vagin) ou de sténose (un rétrécissement inflammatoire du diamètre du côlon qui peut faire suite à l’infection). Ce peut être des brûlures, une envie fréquente d’uriner (pollakiurie) causées par un abcès au contact de la vessie, une fécalurie (présence de matières fécales dans l'urine) ou une pneumaturie (présence d'air ou de gaz dans les urines). L’apparition d’une constipation ou d’une occlusion du côlon peuvent témoigner de la formation d’une sténose inflammatoire.

Diagnostic

Le diagnostic d’une diverticulose colique est confirmé en général par une coloscopie. Le diagnostic d’une diverticulose colique est confirmé par une coloscopie ou un scanner.

Coloscopie

Il s’agit d’insérer un instrument appelé coloscope par l’anus afin de visionner l’intérieur du côlon. Lors d’une coloscopie totale ou d’un scanner, des diverticules peuvent être découverts de manière fortuite. Au décours d’une complication d’une maladie diverticulaire, une coloscopie totale est habituellement proposée pour ne pas négliger un autre diagnostic (polype, cancer).

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Scanner Abdomino-Pelvien

Un scanner abdomino-pelvien avec produit de contraste intraveineux est pratiqué pour confirmer le diagnostic ou pour préciser les complications. En cas de diverticulite, un scanner abdominal doit être demandé en urgence ainsi qu’une prise de sang pour confirmer le diagnostic et évaluer sa gravité (simple inflammation, abcès intra-abdominal ou péritonite). Le scanner abdomino-pelvien est recommandé en première intention pour le diagnostic et la recherche de complications chez un patient suspect de diverticulite aiguë sigmoïdienne. Une injection intraveineuse de produit de contraste systématique est recommandée en l’absence de contre-indication.

Traitement

Une diverticulose colique asymptomatique ne nécessite aucune prise en charge. Nul besoin de traiter une diverticulose. En cas de découverte fortuite de diverticule colique, aucun traitement n’est à prévoir. L’alimentation doit être normale. En cas de symptômes, une prise en charge des facteurs de risque peut être proposée.

Mesures Hygiéno-Diététiques

Elle consiste généralement à conseiller un régime alimentaire plus riche en fibres, une augmentation des apports hydriques, une activité physique régulière et un arrêt du tabac. En matière de prévention, on peut recommander de consommer des repas bien équilibrés et riches en fibres, et de boire en quantité suffisante. En effet, les fibres et les liquides permettent de ramollir les selles et limitent une pression trop forte contre la paroi du côlon.

Traitement Médical

La majorité des saignements intestinaux s’arrêtent spontanément. Lorsque ce n’est pas le cas, le médecin peut procéder à une coloscopie ou une angiographie pour coaguler la zone hémorragique. En cas de diverticulite aiguë non compliquée, la prescription d’antibiotiques peut être nécessaire, mais uniquement lorsque le traitement médical symptomatique par antidouleurs et laxatifs est inefficace. L’antibiothérapie, encore prescrite larga manu serait, dans l’immense majorité des cas, inutile ; des études ayant démontré que l’évolution était identique sous antibiotiques ou non. En revanche, la diverticulite compliquée requiert une antibiothérapie par voie intraveineuse.

Traitement Chirurgical

Pour l’ensemble des complications - péritonite, fistules ou sténose - l’intervention chirurgicale est incontournable avec l’ablation de la partie du côlon où siègent les diverticules en cause. La chirurgie pour diverticulose sigmoïdienne est une intervention relativement fréquente. Il s’agit d’une résection emportant le colon sigmoïde et la jonction colo-rectale.

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Indications pour la chirurgie

La chirurgie de la diverticulose colique est généralement recommandée dans les situations suivantes:

  • Diverticulite Répétée: Épisodes récurrents d'inflammation ou d'infection des diverticules.
  • Complications Aiguës: Perforation, abcès, fistule ou obstruction intestinale causée par les diverticules.
  • Diverticulose Chronique Symptomatique: Douleurs abdominales persistantes, changements dans les habitudes intestinales, ou autres symptômes chroniques malgré un traitement médical.

Types de chirurgie

  • Résection Sigmoïdienne: Enlèvement de la partie du côlon contenant les diverticules (souvent la partie sigmoïde). Cette intervention est la plus courante pour traiter la diverticulite récurrente. La résection doit emporter la zone siège de la ou des poussées inflammatoires. L’ensemble du côlon sigmoïde doit être réséqué de façon systématique.
  • Colectomie Partielle: Enlèvement d'une plus grande portion du côlon, généralement si les diverticules sont dispersés sur une large zone.
  • Chirurgie de Hartmann: En cas de complications sévères, cette procédure enlève la partie affectée du côlon et crée une colostomie temporaire ou permanente.

Préparation à la chirurgie

  • Consultations Préalables: Discussions avec le chirurgien et l'anesthésiste pour évaluer l'état de santé général et les risques opératoires.
  • Examens Préopératoires: Analyses de sang, imagerie (scanner, coloscopie), et autres tests pour planifier l'intervention.
  • Préparation Intestinale: Un régime spécial et des laxatifs peuvent être prescrits avant la chirurgie pour nettoyer les intestins.

Procédure chirurgicale

  • Anesthésie Générale: Le patient est endormi pendant toute la durée de l'intervention.
  • Chirurgie Ouverte ou Laparoscopique: La chirurgie peut être réalisée par une incision unique (chirurgie ouverte) ou par plusieurs petites incisions avec assistance vidéo (chirurgie laparoscopique).
  • Durée de l'Intervention: Varie selon l'étendue de la résection et les complications éventuelles, généralement entre 2 et 4 heures.

Récupération postopératoire

  • Hospitalisation: En moyenne de 3 à 7 jours, selon la complexité de la chirurgie et la récupération du patient.
  • Soins de la Plaie: Surveillance des incisions, gestion de la douleur, et soins de la colostomie si nécessaire.
  • Alimentation: Introduction progressive des aliments solides, commençant par des liquides clairs.
  • Activités: Reprise graduelle des activités normales, avec des restrictions sur les efforts physiques intenses pendant quelques semaines.

Suivi et pronostic

  • Consultations de Suivi: Visites régulières pour surveiller la guérison.
  • Pronostic: La plupart des patients se rétablissent bien et retrouvent une qualité de vie normale. Les récidives de diverticulose dans les segments restants du côlon sont possibles mais rares.

Prévention

Aucun traitement n’a démontré sa capacité à prévenir les diverticulites et les récidives de diverticulite. Que ce soit en prévention de la formation de diverticules ou vis-à-vis du risque de diverticulite, aucune étude n’a mis en évidence le rôle des fibres, de même, l’augmentation de l’activité physique, la réduction du tabagisme, la consommation d’alcool ou de boissons caféinées ne préviennent pas les diverticulites. Contrairement à une idée reçue, les fruits à coque (noix, noisettes, amande, pistaches …), le blé et le maïs ne sont absolument pas déconseillés en cas de diverticulose.

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