Le parvovirus B19 est un virus relativement fréquent qui affecte principalement les enfants et les jeunes adultes. Responsable de l’érythème infectieux, aussi appelé "cinquième maladie", cette infection généralement bénigne peut entraîner des complications lorsqu’elle survient pendant la grossesse. Connaître les symptômes, les modes de transmission et les risques liés au parvovirus B19 pendant la grossesse est essentiel pour protéger la femme enceinte et son bébé.

Qu'est-ce que le Parvovirus B19 ?

L'infection à parvovirus B19 est également connue sous le nom de cinquième maladie, car c’est la cinquième maladie éruptive infantile à avoir été décrite. Dans l’ordre, il y a la rougeole, la rubéole, la scarlatine, la maladie de Dukes, l’infection à parvovirus B19, également connue sous le nom de mégalérytheme épidémique, puis la roséole. Également connue sous le nom de cinquième maladie, l’infection à parvovirus B19 est une maladie qui touche principalement les enfants entre 4 et 11 ans. Cette épidémie est saisonnière et survient généralement au printemps.

Parvovirus B19 et Grossesse : Un Risque ?

Oui, le parvovirus B19 peut être dangereux pour les femmes enceintes, en particulier s’il est contracté au cours du premier ou du deuxième trimestre de grossesse. Ce virus, responsable de la cinquième maladie chez l’enfant (souvent bénigne, avec éruption rouge sur les joues), peut, chez la femme enceinte, traverser le placenta et infecter le fœtus. Le risque principal est que le virus attaque les cellules qui produisent les globules rouges, ce qui peut entraîner une anémie fœtale sévère, voire, dans de rares cas, une hydrops fœtalis (œdème généralisé du fœtus) ou une fausse couche.

Lorsqu’une femme enceinte est infectée par le parvovirus B19, l’infection peut traverser le placenta et atteindre le fœtus. Le risque de transmission de la mère à l’enfant oscille entre 17 et 33 %. Le virus peut alors perturber la production des globules rouges chez le fœtus, entraînant une anémie fœtale sévère, voire une hydropisie fœtale (accumulation anormale de liquide), qui peut conduire à une fausse couche ou à un accouchement prématuré. C’est la raison pour laquelle la contamination par le parvovirus B19 pendant la grossesse fait l’objet d’une vigilance médicale accrue.

Cependant, il est important de relativiser :

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  • La transmission fœtale est rare (environ 30 % des cas de contamination maternelle).
  • Et parmi ces cas, la majorité des fœtus n’auront aucune séquelle ou ne développeront aucune complication grave.
  • Le risque est surtout important avant 20 semaines d’aménorrhée.

Symptômes du Parvovirus B19 chez l'Enfant et l'Adulte

Les manifestations cliniques du virus vont différer en fonction de l’âge du patient. Chez l’enfant, l’infection se manifeste le plus souvent par une éruption cutanée localisée au niveau des joues (érythème), donnant un aspect de "joues giflées". Celle-ci est parfois accompagnée de fièvre modérée et d’une fatigue importante. « Chez l’enfant, elle se manifeste principalement par de la fièvre, de la fatigue, puis quelques jours plus tard, par l’apparition d’une éruption très caractéristique qui va surtout concerner les joues. Celles-ci vont être très rouges et un peu gonflées », indique le Dr Julia Maruani. Cette éruption va ensuite se diffuser sur le torse, le tronc et les membres. Chez l’adulte, les symptômes sont souvent plus discrets ou atypiques : douleurs articulaires, fatigue, maux de tête, fièvre légère… Dans près de 20 à 25 % des cas, l’infection peut être totalement asymptomatique, ce qui rend le diagnostic difficile chez la femme enceinte.

Diagnostic différentiel : Grippe, CMV et Parvovirus B19

Il est parfois difficile de distinguer le parvovirus B19 d’autres infections comme la grippe ou le cytomégalovirus (CMV) en raison d’une symptomatologie similaire : fatigue, douleurs musculaires, fièvre. Toutefois, l’éruption cutanée typique chez l’enfant ou les douleurs articulaires chez l’adulte (arthropathie) peuvent aider le praticien à orienter son diagnostic. En cas de suspicion chez la femme enceinte, une analyse sanguine spécifique (sérologie) permet de confirmer - ou non - l’infection : la sérologie des anticorps spécifiques IgG et IgM. En effet, les IgM vont apparaître au moment de l’infection elle-même et persister 2 à 3 mois, tandis que les IgG seront présents à vie. Cet examen permet donc de savoir si la femme enceinte a déjà été immunisée. Environ 60 % des femmes sont immunisées contre ce virus avant leur grossesse.

Risques d'une Infection par le Parvovirus B19 pendant la Grossesse

Les risques dépendent du stade de la grossesse au moment de la contamination par le virus. L’infection pendant le premier ou le deuxième trimestre peut entraîner :

  • Une anémie fœtale sévère ;
  • Une hydropisie fœtale ;
  • Un risque de fausse couche qui s’élève à 13 % si le parvovirus B19 est contracté tôt dans le premier trimestre ou au début du deuxième. Au-delà de 20 semaines d’aménorrhée, ce risque n’excède pas 1 %. ;
  • Un accouchement prématuré…

Les conséquences peuvent être dramatiques pour le fœtus tout au long de la grossesse puisqu’il va entraîner la destruction des globules rouges et, par conséquent, provoquer une anémie chez le fœtus. « Cette anémie peut être responsable d’un anasarque, c’est-à-dire de plusieurs épanchements liquidiens dans le corps. Dans le ventre c’est l’ascite, dans le cœur c’est un épanchement péricardique, dans les poumons c’est un épanchement pleural, et il peut également y avoir des œdèmes de la peau. Une atteinte cardiaque, appelée myocardite, peut parfois être associée.

Le troisième trimestre présente généralement un risque moins important, car le système sanguin du fœtus est plus mature. Si l’infection est détectée, un suivi échographique rapproché est mis en place pour surveiller l’état de santé du bébé.

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Transmission du Parvovirus B19

Le parvovirus B19 se transmet principalement par les sécrétions respiratoires (salive, toux, éternuements), mais aussi par contact direct avec des objets contaminés. Les enfants en milieu scolaire et les professionnels de la petite enfance constituent les populations les plus exposées. Les femmes enceintes travaillant dans ces milieux doivent être particulièrement vigilantes face au parvovirus B19. Au cours de la grossesse, le virus est également transmis verticalement de la mère au fœtus.

Le virus est le plus contagieux pendant la phase d’incubation et juste avant l’apparition des symptômes, soit environ 5 à 10 jours après l’exposition. Chez l’enfant, la contagion cesse une fois l’éruption cutanée apparue. Cela rend la prévention complexe, notamment en milieu scolaire ou familial, car une femme enceinte peut être exposée au virus sans que le sujet infecté présente encore de symptômes visibles.

Comme la plupart des maladies virales, l’érythème infectieux se transmet principalement par les gouttelettes respiratoires expulsées lorsqu'une personne infectée tousse ou éternue. Mais la 5e maladie peut aussi être contractée en touchant les mains d’une personne infectée ou un objet qu’elle a manipulé, puis en se touchant les yeux, le nez ou la bouche. Après une infection par parvovirus B19, la période d’incubation peut aller de 4 à 14 jours. C’est à ce moment que l’érythème infectieux est le plus contagieux. Après l’apparition des premiers symptômes, la maladie est moins susceptible d’être transmise.

Il faut savoir que la contagion se fait avant l’éruption cutanée, autrement dit, dès lors que les boutons sont sortis c’est déjà trop tard.

Prévention, Traitement et Suivi de Grossesse en Cas d'Infection par le Parvovirus B19

Il n’existe actuellement pas de vaccin ni de traitement antiviral spécifique contre le parvovirus B19. La prévention repose principalement sur les mesures d’hygiène :

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  • Pratiquer un lavage fréquent des mains ;
  • Éviter de partager les cuillères avec ses enfants, notamment quand on veut goûter si le plat n’est pas trop chaud, parce que la transmission du parvovirus s’effectue par la salive, les postillons et l’éternuement.
  • Éviter le contact étroit avec des personnes malades ;
  • Désinfecter régulièrement les surfaces susceptibles d’être contaminées…

Pour les femmes non immunisées travaillant auprès d’enfants, des aménagements professionnels peuvent être envisagés en cas d’épidémie.

En cas d’infection confirmée pendant la grossesse, un suivi par échographie fœtale est recommandé toutes les 1 à 2 semaines pendant 8 à 12 semaines pour détecter d’éventuels signes d’hydropisie ou d’anémie. « S’il est confirmé que la maman a bien développé cette infection, une surveillance par échographie doppler va être mise en place, à la recherche de signes de souffrances du fœtus. S’il va bien, une surveillance rapprochée, avec des échographies toutes les semaines ou toutes les deux semaines, va être instaurée », précise le Dr Julia Maruani. En revanche, si des symptômes sévères sont découverts à l’échographie doppler, un prélèvement au niveau du cordon ombilical va être proposé. Il sera réalisé dans un centre très spécifique de médecine fœtale, afin d’analyser le sang du bébé et de réaliser une transfusion in utero si nécessaire. Le but ? Faire en sorte qu’il n’y ait plus d’anémie et que les symptômes régressent. Mais pas de panique ! Ce geste ne concerne que les mamans dont le bébé présente des risques de souffrance. Or, toutes les femmes enceintes qui contractent le parvovirus ne le transmettent pas forcément à leur bébé. « On estime qu’il parvient à passer le placenta dans un tiers des cas environ.

En cas de complications fœtales graves, une transfusion intra-utérine peut être proposée dans certains centres spécialisés.

Hausse des cas et décès de nourrissons

Depuis mai 2023, les autorités de santé publique observent une hausse des cas de ces infections. Bénignes chez le jeune enfant, elles peuvent être graves chez le fœtus, lorsque la mère infectée transmet le virus à son enfant. Si la majorité des infections sont bénignes, les autorités de santé publique notent parallèlement une hausse des formes sévères, mais aussi des fausses couches et des morts fœtales liées au parvovirus B19. Avant la pandémie de Covid-19, le nombre de décès liés à ce virus était très faible, en moyenne d’1,8 par an, et concernait surtout des adultes immunodéprimés ou atteints de drépanocytose.

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