L'interruption volontaire de grossesse (IVG) est un sujet sensible et complexe, encadré par des lois et des considérations médicales. En Tunisie, l'IVG est légale depuis 1973, faisant du pays un pionnier en matière de droits sexuels et reproductifs dans le monde arabe et musulman. Cependant, l'accès à l'IVG reste un défi pour de nombreuses femmes en raison de divers obstacles tels que les pénuries de médicaments, la dissuasion par le corps médical et les inégalités régionales. Cet article vise à fournir une vue d'ensemble de la législation tunisienne concernant l'IVG, les méthodes disponibles, les prix et les défis persistants.
Législation Tunisienne sur l'IVG
La Tunisie a légalisé l'avortement en 1973, permettant aux femmes d'avorter légalement jusqu'à 12 semaines de grossesse. Pendant cette période, les femmes ont le droit de choisir et peuvent avorter légalement. Cette loi a fait de la Tunisie un leader dans la région en matière de droits reproductifs.
Calcul de l'âge gestationnel
Pour déterminer l'âge gestationnel, il est nécessaire de connaître la date des dernières règles et de compter le nombre de semaines écoulées entre cette date et la date actuelle. Par exemple, si la date actuelle est le 23 juin et qu'une femme a eu ses dernières règles le 15 avril, elle devrait compter un total de 69 jours depuis ses dernières règles. En divisant ce nombre par 7 (le nombre de jours dans une semaine), elle obtiendra un âge gestationnel de 9 semaines et 6 jours, 6 étant le reste de la division de 69 par 7. Le médecin peut également indiquer l'âge gestationnel corrigé, basé sur l'échographie, qui est généralement considéré comme plus précis.
Méthodes d'IVG disponibles
Il existe deux méthodes principales d'IVG : médicamenteuse et chirurgicale.
Avortement Médicamenteux
L'avortement médicamenteux consiste à prendre deux comprimés prescrits par un médecin pour provoquer l'expulsion de l'œuf. Les comprimés de MIFEGYNE contiennent de la mifépristone, une anti-hormone qui bloque l'action de la progestérone, une hormone nécessaire au maintien de la grossesse. La mifépristone peut donc provoquer une interruption de grossesse. Un analogue de prostaglandine est administré 36 à 48 heures après la mifépristone pour faciliter l'expulsion de l'embryon. L'embryon peut être expulsé en quelques heures après la prise de l'analogue de prostaglandine, ou au cours des quelques jours suivants. Dans de rares cas, une expulsion peut se produire avant la prise de prostaglandine.
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Il est crucial de suivre attentivement les instructions du médecin et de se rendre à la consultation médicale de contrôle, qui est indispensable et obligatoire. Cette consultation permet de vérifier qu'une expulsion complète a eu lieu et que les métrorragies ont cessé.
Avortement Chirurgical
L'IVG chirurgicale, également connue sous le nom d'IVG instrumentale, est effectuée en aspirant l'œuf à l'aide d'une fine canule introduite dans le col de l'utérus et connectée à un système d'aspiration. Cette intervention dure généralement de 10 à 20 minutes et peut être effectuée sous anesthésie locale ou générale, selon les recommandations du chirurgien.
Déroulement de l'IVG
Une interruption volontaire de grossesse (IVG) peut être effectuée de deux manières différentes : à l'aide de médicaments ou par aspiration chirurgicale. Un tube est introduit dans les voies naturelles de l'utérus et aspiré. Selon les recommandations du chirurgien, cette technique peut être effectuée sous anesthésie locale ou générale. L'intervention d'IVG chirurgicale est une intervention mineure qui dure 10 à 20 minutes. Des douleurs (semblables à celles des règles) et peu de saignements peuvent persister pendant un certain temps. Rien ne s'opposera à une nouvelle tentative d'accouchement après deux cycles d'attente (le temps que l'utérus se reconstitue).
Douleur et IVG
L'IVG peut causer des douleurs, mais ces douleurs peuvent être traitées par des médicaments prescrits par un médecin. Les douleurs causées par l'IVG médicamenteuse peuvent être soulagées par des médicaments. De même, des douleurs peuvent accompagner l'IVG chirurgicale, mais l'utilisation d'anesthésie locale ou générale peut réduire ces douleurs pendant l'intervention.
Risques associés à l'IVG
Les risques associés à une interruption volontaire de grossesse (IVG) peuvent varier selon la technique utilisée. Les risques associés à l'IVG médicamenteux incluent des saignements abondants, des douleurs, des nausées, des vomissements, une possible hémorragie et une infection. Cependant, les risques associés à l'IVG chirurgicale comprennent la perforation de l'utérus, la perforation de l'intestin, l'hémorragie vaginale, la possibilité d'infection, les risques d'anesthésie, de retenue ou d'infection postopératoire.
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Prix de l'IVG en Tunisie
Bien que l'IVG devrait être gratuite pour toutes les femmes dans les établissements de santé publics, en réalité, seuls quelques hôpitaux offrent l'IVG chirurgicale, ce qui rend l'accès difficile pour de nombreuses femmes. En raison de pénuries de médicaments, l'IVG médicamenteuse peut également être limitée, contraignant les femmes à chercher des solutions alternatives, parfois illégales, pour avorter. Il est conseillé de se renseigner auprès des cliniques et établissements de santé pour obtenir des informations précises sur les prix et les prestations offertes.
Défis persistants
Malgré la légalisation de l'IVG en Tunisie depuis 1973, les femmes continuent de rencontrer des difficultés. Parmi ces défis, on note :
- Pénuries de médicaments : Les ruptures de stock de médicaments nécessaires à l'IVG médicamenteuse sont fréquentes, limitant les options disponibles pour les femmes.
- Dissuasion par le corps médical : Certaines femmes font face à des jugements négatifs et à une dissuasion de la part du personnel médical, ce qui complique leur accès à l'IVG.
- Inégalités régionales : L'accès à l'IVG varie considérablement d'une région à l'autre, certaines régions étant moins bien desservies que d'autres.
- Alternatives illégales : Face aux difficultés d'accès à l'IVG légale, certaines femmes sont contraintes de chercher des solutions alternatives, parfois illégales, ce qui peut mettre leur santé en danger.
Alternatives et soutien
En raison de divers obstacles et pénuries, les options d'IVG en Tunisie sont restreintes. En théorie, l'IVG devrait être gratuite pour toutes les femmes dans les établissements de santé publics, mais en réalité, seuls quelques hôpitaux offrent l'IVG chirurgicale, ce qui rend l'accès difficile pour de nombreuses femmes. En raison de pénuries de médicaments, l'IVG médicamenteuse peut également être limitée, contraignant les femmes à chercher des solutions alternatives, parfois illégales, pour avorter. Bien que l'IVG ait été légalisée en Tunisie depuis 1973, les femmes continuent de rencontrer des difficultés telles que la dissuasion par le corps médical, les disparités régionales et les ruptures de stock de médicaments, ce qui rend l'avortement difficile pour de nombreuses femmes.
Malgré ces défis, des services de soutien et d'information existent pour aider les femmes à prendre des décisions éclairées concernant leur santé reproductive. Des organisations telles que Women on Web (WoW) offrent des services de télémédecine et des informations sur l'auto-administration de pilules abortives, bien que l'accès à ces services puisse être limité dans certains pays en raison de la censure.
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