Le vendredi 17 novembre 2023, la ville de Fougères, en Ille-et-Vilaine, a été le théâtre d'un tragique événement : le décès d'une femme enceinte et de son bébé. Ce drame, survenu dans le contexte d'un accouchement à domicile, a suscité une vive émotion et a conduit à l'ouverture d'une enquête pour en déterminer les causes exactes.

Les faits

Une femme de 37 ans, récemment installée avec son conjoint au Loroux, une petite commune près de Fougères, attendait son premier enfant. Elle avait fait le choix d'un accouchement à domicile, une pratique légale en France, avec l'assistance d'une sage-femme libérale.

Le vendredi matin, la future mère a commencé à ressentir des contractions. Sa sage-femme s'est rendue à son domicile vers 12h30. En fin d'après-midi, face à la gravité de la situation, elle a appelé les pompiers pour organiser le transfert de la parturiente vers la maternité de Fougères.

Cependant, l'état de la femme s'étant rapidement détérioré, elle a finalement été admise aux urgences de l'hôpital de Fougères. Là, les médecins ont constaté le décès in utero du nouveau-né. Malgré une césarienne d'urgence pratiquée pour tenter de sauver le bébé, il n'a pas survécu.

« Victime d’un malaise cardiaque grave au moment de l’accouchement », la mère devait être transférée au CHU de Pontchaillou (Rennes). Mais elle est décédée dans la soirée à l'hôpital de Fougères, avant que le transfert n'ait pu être effectué.

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L'enquête

Le procureur de la République de Rennes, Philippe Astruc, a annoncé l'ouverture d'une enquête « en recherche des causes de la mort ». Les investigations ont été confiées à la brigade de gendarmerie de Fougères.

Afin de déterminer les circonstances exactes de ces décès, une double autopsie a été ordonnée. L'autopsie de la mère, réalisée le lundi 20 novembre 2023 à l'institut médico-légal de Rennes, n'a pas permis d'établir la cause de son décès. Des analyses médico-légales supplémentaires ont donc été ordonnées, et leurs résultats devraient être connus dans plusieurs semaines. L'autopsie du nourrisson a été pratiquée ce mardi 21 novembre 2023. Le magistrat de Rennes n’a pas souhaité communiquer sur les résultats « à ce stade de l’enquête ».

L'Agence Régionale de Santé (ARS) a également été saisie et un signalement lui a été adressé.

Réactions et émotion

Ce drame a suscité une vive émotion au sein de la communauté hospitalière de Fougères. Le directeur du centre hospitalier, David Chambon, a exprimé la profonde tristesse de toutes les équipes et a présenté ses sincères condoléances à la famille. Un accompagnement psychologique a été proposé au personnel de l'hôpital ayant participé à la prise en charge de la patiente. La direction de l'hôpital a rencontré la famille de la victime le samedi 18 novembre dans la matinée.

Jean-Claude Brard, maire de Le Loroux, a également exprimé sa tristesse et a précisé que le couple était arrivé récemment dans la commune.

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L'accouchement à domicile en question

Ce tragique événement relance le débat sur l'accouchement à domicile. Si cette pratique est légale en France, elle n'est pas encouragée par les autorités sanitaires. Elles estiment qu'elle expose à un risque accru de complications et de décès, notamment en raison du délai de prise en charge en cas d'urgence.

L'accouchement à domicile est encadré par des recommandations strictes. Il est notamment conseillé aux femmes enceintes souhaitant accoucher à domicile de se faire suivre par une sage-femme formée à cette pratique et de se trouver à proximité d'une maternité en cas de complications.

Malgré les risques potentiels, l'accouchement à domicile séduit de plus en plus de femmes, souvent réticentes face à la surmédicalisation de l'accouchement en milieu hospitalier. Sur les réseaux sociaux, la pratique de l’accouchement à domicile, plus courante dans d’autres pays tels les États-Unis ou les Pays-Bas, a tendance à se populariser. L'idée d'accoucher à domicile tente toutefois de plus en plus de Françaises, réticentes face à une surmédicalisation de l’accouchement, laquelle peut également, parfois, entraîner des complications médicales.

Il est important de noter que les décès maternels en AAD restent rares : un seul était signalé dans le rapport de l’Apaad 2021 sur des données de 2020.

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